Alejandro Valverde:"je n'ai pas peur du Tour"

Publié le par mkl

-Quelles sont vos premières impressions lors de vos débuts sur le Tour?

Je n'avais jamais vu quelquechose de semblable. Autant de gens sur le bord des routes, autant d'engouement de la part d'un public pour une course cycliste! On m'en avait parlé mais il faut le voir pour le croire. Puis on s'investit différemment. Par exemple, je n'ai jamais autant consulté le livre de route pour repérer le moindre difficulté, m'imprégner du parcours.

 

-Hier, pour la première fois, on vous a vu vous mêler à la bagarre. Vous visiez la victoire d'étape...

Je suis là pour ça dès que l'occasion se présente. J'ai peut-être manqué d'un peu d'appui dans le dernier col aujourd'hui (hier), mais je n'ai rien à regretter puisque mes équipiers avaient beaucoup donné avant. Il y avait une possibilité de rentrer sur Weening et Kloden, mais on ne peut pas tout avoir. J'ai réglé le sprint du premier groupe et je n'ai pas de regret. Il reste encore des étapes qui peuvent parfaitement me convenir. Après mes deux chutes vendredi, je suis vraiment satisfait de cette journée. Les sensations sont revenues. J'ai envie de faire quelquechose de bien sur cette course.

 

-L'isolement d'Armstrong dans le dernier col vous a-t-il un peu surpris?

Complètement! Au contraire de T-Mobile, son équipe n'avait pas eu à s'employer durant toute l'étape; pourtant, elle a été la principale victime de la journée. Je ne sais pas si c'est une tactique de la part des Discovery, mais tout le monde s'en est un peu étonné. Il serait néanmoins prématuré de tirer des conclusions de cette seule étape. Cela dit, j'ai tout de même vu une grande équipe T-Mobile qui a vraiment su mettre la pagaille dans le dernier col. Franchement, j'étais content d'être dans ce groupe. Ca me fait dire que je ne suis pas si mal que ça, même si le Tour est encore long.

 

-Vous avez réalisé un très bon début de saison puis, contrairement aux années précédentes, on a senti une baisse de régime. Tout cela était-il prévisible?

Plus ou moins. Cette année, je me suis vraiment investi au cours de la première partie de saison. C'est une habitude, je me connais. Je ne voulais pas me défausser en levant le pied volontairement. J'ai donc obtenu les résultats que j'escomptais. Ensuite, parce que c'était une réelle volonté de ma part, j'ai décidé de participer aux classiques ardennaises. C'était nouveau pour moi. J'ai constaté que c'était une gestion différente et que les choses n'étaient pas aussi simples que ça. Ces courses là sont particulières. Il faut les connaitre pour les affronter. Mais cette baisse de régime ne m'a pas vraiment surpris. J'ai donc décidé de vraiment couper avant de revenir, sans véritable entrainement, sur le Tour de Catalogne. Ensuite, j'ai enchainé avec le Tour de Suisse et le championnat d'Espagne chez moi à Murcie.

 

-Avez-vous rêvé d'endosser, chez vous, le maillot de champion national?

C'est peut-être ma seule vraie déception, même si ce n'est pas la fin du monde. Je suis désormais complètement concentré sur ce Tour et ça va être une découverte pour moi.

 

-Après toute une partie de carrière chez Kelme, vous avez décidé cette saison de vivre une autre expérience chez Iles Baleares...

Tout est maintenant différent. Jusqu'à présent, à chaque fois que j'étais sur une course j'avais vraiment l'idée de gagner sans me poser de questions. C'est bien, c'est gratifiant mais ça use. Désormais, je vis plus tranquillement, avec moins de pression. Cette année, dans la perspective de mon premier Tour, je me suis dit qu'il fallait prendre les choses avec calme, sans chercher la victoire à tout prix. Je vise davantage la qualité que la quantité. Je découvre le Tour, mais lorsque la montagne va arriver les choses vont devenir très difficiles. Il faudra être à cent pour cent.

 

-Venir découvrir le Tour, n'est-ce pas un manque d'ambition?

Dans la vie, il faut rester humble. Je suis sur le Tour dans le but d'apprendre mais pas pour me tourner les pouces. L'important, et c'est convenu avec l'équipe, c'est d'aider Paco Mancebo. Il a l'expérience de cette course et il est le plus apte à pouvoir réaliser un très bon résultat. Il faut rester à ses côtés le plus longtemps possible. Je crois qu'il a vraiment le potentiel pour se mêler à la lutte avec les meilleurs.

 

-Votre seul rôle sera-t-il celui d'équipier?

En premier lieu, oui! Après en fonction de la course, il y aura toujours la possibilité de jouer une carte personnelle pour une victoire d'étape. Tout est hypothétique sur une épreuve comme celle-là, mais rien n'est à exclure. Je ne laisserai pas passer la moindre occasion de remporter une étape. D'ailleurs je n'en étais pas loin aujourd'hui (hier).

 

-Vous contenteriez-vous de cela?

Je l'ai dit, je ne peux pas prétendre gagner le Tour alors que je n'ai aucune expérience de cette course et qu'elle a toujours été décrite comme la plus dure au monde. Je prends les choses comme elles viennent. Je suis en phase d'apprentissage, mais je sais que si je suis à cent pour cent de mes capacités je ne laisserai pas passer l'occasion d'aller le plus loin et le plus haut possible. Et si ça ne sourit pas, je reviendrai l'an prochain avec l'idée de faire toujours mieux. 

 

-Pensez-vous être un coureur fait pour une course de trois semaines?

Sincèrement, oui. Et je pense l'avoir déjà prouvé en terminant troisième et quatrième de la Vuelta. Je ne sais pas si cette année je pourrais le démontrer, ni l'année suivante, mais il est clair que dans trois ou quatre ans mon objectif sera de gagner le Tour.

 

-Votre sponsor actuel, Iles Baleares, mais aussi la Caisse d'Epargne qui prendra le relais à partir de 2007, croit énormément en vos chances de gagner le Tour. Est-ce une motivation supplémentaire?

C'est toujours valorisant et motivant lorsque des gens comptent sur vous. Je sais qu'on croit en moi et je veux prouver, un jour, qu'ils auront eu raison de parier sur moi.

 

-Le pari est énorme...

Je suis de ceux qui relèvent les défis. Le Tour est la plus grande course au monde à mes yeux, mais je n'ai pas peur du Tour. Je respecte cette prestigieuse course et je sais que je l'aborde avec le plus grand sérieux. D'ailleurs, j'ai toujours abordé toutes les courses avec le même respect.

 

-Croyez-vous qu'Armstrong est capable de gagner une septième fois de suite?

S'il est là, c'est qu'il a en tête de gagner ce Tour. Une fois encore, je m'aperçois qu'il est au rendez-vous avec la même sérénité, même si on a pensé qu'il ne l'avait pas préparé de la même façon cette année. Mais je vois aussi qu'Ullrich est beaucoup plus fort que les années précédentes. Quant à Paco Mancebo, je ne sais pas s'il est capable de gagner le Tour. On va tout faire pour ça, mais je l'imagine très bien sur le podium.

 

Source: l'Equipe

 

 

 

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M
J'espère aussi qu'il y aura un maximum de spectacle et un peu plus de suspense que les années précédentes...Mais je ne doute pas non plus de la victoire d'Armstrong. On ne l'a pas encore vu dans la haute montagne sur le Tour mais en tout cas vu son premier chrono on a pu se rendre compte qu'il était affuté!!
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F
yeehh...<br /> <br /> Cette année je pense qu'Amstron va encore gagner... Mais avant ça, il risque pour une fois d'avoir bien plus de spectacle !! Entre le nbr des gars à jouer les étapes, ceux qui jouent le maillot à ppoids, ceux qui visent une belle place et les Télékom, ça va donner !!<br /> <br /> Mais bon, Amstrong il court au millimètre, et même si c'est loin d'être mon coureur préféré, lui c'est un vrai pro !<br /> <br /> à+!
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